« La finance occupe une place essentielle dans le développement économique des nations, et le continent africain ne fait pas exception. En effet, depuis quelques décennies, l’Afrique connaît une croissance économique soutenue dans de nombreux pays, nécessitant une adaptation et une transformation des fonctions financières pour accompagner cette dynamique.
Le secteur financier en Afrique est en pleine mutation, et les besoins en talents reflètent cette dynamique.
Alors que le continent continue de croître et de se transformer, le développement des compétences dans la finance devient une priorité essentielle pour assurer un avenir prospère.
Les compétences techniques, technologiques, et comportementales seront au cœur de cette transformation, et les efforts doivent être redoublés pour combler les lacunes existantes et maximiser le potentiel du capital humain africain. »
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Évolution du secteur financier en Afrique et l’internationalisation des marchés
La fonction de la finance en Afrique a connu des transformations significatives au cours des dernières décennies, marquées par plusieurs tendances majeures :
L’intégration de l’Afrique dans les marchés financiers mondiaux a engendré une demande accrue pour des experts en finance capables de gérer les transactions internationales, la gestion des risques, et les flux de capitaux mondiaux.
L’émergence des entreprises de technologie financière a bouleversé le paysage financier africain.
Les innovations telles que les paiements mobiles, les plateformes de prêt en ligne, et les services bancaires numériques ont transformé la manière dont les Africains interagissent avec les services financiers.
Par conséquent, les talents capables de travailler à l’intersection de la finance et de la technologie sont devenus essentiels.
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Les compétences clés requises dans la finance africaine
a) Les compétences techniques
Dans un contexte économique de plus en plus complexe, les compétences techniques sont essentielles pour les professionnels de la finance.
Parmi les compétences les plus recherchées, on retrouve :
Les experts capables d’analyser les données financières et de comprendre les indicateurs économiques sont très demandés.
De plus, la gestion des risques, particulièrement dans un environnement souvent marqué par l’incertitude et la volatilité des marchés africains, est cruciale.
La maîtrise des normes comptables internationales (IFRS) et une compréhension approfondie des réglementations fiscales locales sont indispensables pour les entreprises opérant dans des environnements multinationaux.
L’Afrique étant confrontée à un déficit d’infrastructures, la capacité à structurer des financements complexes pour des projets de grande envergure, notamment à travers des partenariats public-privé (PPP), est une compétence très demandée.
b) Les compétences technologiques :
La montée en puissance des FinTechs en Afrique a créé une nouvelle demande pour des talents technologiques dans la finance.
Les principales compétences dans ce domaine comprennent :
Les développeurs et ingénieurs logiciels capables de créer des plateformes de paiement, des applications bancaires mobiles, et des solutions d’investissement digitalisées sont extrêmement prisés.
Avec la numérisation croissante des services financiers, la sécurité des transactions en ligne et la protection des données des clients sont devenues primordiales.
Les experts en cybersécurité sont ainsi essentiels pour renforcer la confiance dans les services financiers numériques.
L’exploitation des big data et l’utilisation de l’intelligence artificielle pour améliorer la prise de décision financière, détecter la fraude ou personnaliser les services financiers sont devenues des atouts stratégiques pour les entreprises du secteur.
c) Les compétences en soft skills :
Outre les compétences techniques et technologiques, les soft skills, ou compétences comportementales, jouent un rôle crucial dans le succès des professionnels de la finance en Afrique.
Parmi ces compétences, les plus recherchées incluent :
Les dirigeants financiers doivent être capables de communiquer efficacement avec divers acteurs, y compris les régulateurs, les investisseurs, et les équipes internes.
Le leadership est également crucial pour conduire le changement dans des environnements dynamiques et souvent incertains.
Les professionnels de la finance en Afrique doivent être capables de s’adapter à des environnements en constante évolution.
La gestion du changement, particulièrement dans les périodes de transformation numérique, est une compétence clé.
Avec l’émergence des start-ups et des entreprises innovantes dans la finance africaine, un état d’esprit entrepreneurial est souvent nécessaire pour identifier et saisir les opportunités de croissance.
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Les secteurs nécessitant des talents financiers en Afrique
Le besoin en talents dans la finance varie selon les sous-secteurs, chacun ayant des besoins spécifiques.
Voici un aperçu des principaux domaines en demande de compétences
a)Les banques et les assurances :
Les banques en Afrique ont besoin de professionnels capables de répondre à des exigences de plus en plus complexes, notamment en ce qui concerne le financement des entreprises, la gestion des risques, et la conformité.
De plus, l’essor de la banque numérique crée une demande pour des talents spécialisés en transformation digitale et en gestion de l’expérience client.
L’industrie de l’assurance en Afrique connaît une croissance rapide, en grande partie grâce à la montée de la classe moyenne et à la demande accrue pour des produits de couverture des risques.
Cela crée un besoin en actuaires, en gestionnaires de risques, et en experts en produits d’assurance, mais aussi en spécialistes des technologies numériques pour développer des solutions adaptées aux besoins locaux.
b) Les fonds d’investissement et le capital-risque et les entreprises Fin Tech :
Avec l’essor des investissements en Afrique, notamment dans les secteurs des infrastructures, des technologies et de l’énergie, le besoin de talents capables de structurer des opérations complexes d’investissement est crucial.
Les compétences en gestion d’actifs, analyse de marché, et structuration financière sont particulièrement recherchées dans ce secteur.
Les FinTechs constituent un secteur en plein essor en Afrique, attirant de nombreux investisseurs et créant des solutions innovantes pour répondre aux besoins des consommateurs non bancarisés.
Le besoin de talents dans ce secteur va des ingénieurs logiciels aux spécialistes du marketing, en passant par des experts en finance, en réglementation et en conformité.
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Les défis dans l’acquisition de talents en finance
Malgré la forte demande, plusieurs défis limitent l’acquisition de talents dans la finance en Afrique :
Les établissements de formation en finance, bien qu’en pleine expansion, peinent à produire suffisamment de diplômés dotés des compétences requises, particulièrement dans les domaines techniques et technologiques.
De plus, le manque de synergie entre les entreprises et les universités crée un écart entre les compétences enseignées et les besoins du marché.
De nombreux professionnels africains de la finance, attirés par de meilleures opportunités à l’étranger, choisissent de travailler en dehors du continent.
Cette « fuite des cerveaux » réduit la disponibilité de talents locaux et aggrave le déficit de compétences.
Dans certains pays africains, l’accès à des talents qualifiés est inégal, les grandes villes étant souvent mieux pourvues en compétences que les zones rurales ou moins développées.
Cela crée un déséquilibre dans le développement du secteur financier à travers le continent.
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Stratégies pour combler les lacunes en talents dans la finance
Pour répondre aux besoins en talents dans la finance en Afrique, plusieurs stratégies peuvent être mises en œuvre :
Il est essentiel d’améliorer les programmes de formation en finance, notamment en renforçant les collaborations entre les universités, les écoles de commerce, et les entreprises.
Les stages, les formations pratiques, et les programmes de mentorat peuvent aider à mieux préparer les étudiants aux réalités du marché du travail.
Les certifications professionnelles telles que le CFA (Chartered Financial Analyst), le CPA (Certified Public Accountant), ou le FRM (Financial Risk Manager) offrent des compétences spécialisées reconnues à l’international. Encourager les jeunes professionnels africains à poursuivre ces certifications peut contribuer à élever les standards de compétence dans le secteur.
Investir dans le développement des talents locaux, en créant des incitations pour que les talents africains restent sur le continent, est crucial.
Cela peut inclure des politiques de rémunération attractives, des opportunités de développement de carrière, et la création d’environnements de travail innovants et stimulants.
Enfin, il est essentiel de promouvoir la diversité et l’inclusion dans le recrutement et la gestion des talents financiers.
Cela signifie encourager la participation des femmes, des jeunes, et des talents issus de milieux moins favorisés, afin de créer un secteur financier plus inclusif et représentatif des réalités du continent.
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