L’analyse de Phénicia conseil sur le marché économique de Madagascar
Croissance économique et structure productive
En 2024, l’économie malgache continue de se baser sur trois principaux secteurs : l’agriculture, l’industrie, et les services. L’agriculture représente environ 22 % du PIB et emploie près de 70 % de la population active, principalement dans des pratiques de subsistance.
Madagascar est notamment le premier exportateur mondial de vanille, mais d’autres cultures comme le riz, le café, et la canne à sucre contribuent de manière significative au développement de l’économie nationale.
Toutefois, ce secteur reste fragilisé par une faible productivité et des infrastructures inadéquates, exacerbées par des aléas climatiques fréquents.
Le secteur industriel, dominé par l’exploitation minière et l’industrie textile, représente environ 22 % du PIB et emploie 10 % de la population.
La production textile, par exemple, bénéficie d’une délocalisation de la production mauricienne, ce qui soutient la croissance de cette activité.
Cependant, le manque de modernisation des infrastructures, ainsi que l’instabilité de l’approvisionnement énergétique, freine le développement industriel.
Le secteur des services contribue à environ 47 % du PIB, et le commerce ainsi que le tourisme y jouent un rôle crucial.
Le tourisme, en particulier, montre un potentiel encore sous-exploité.
En 2023, plus de 157 000 touristes ont visité Madagascar, et le secteur pourrait connaître un essor en 2024 grâce à une meilleure promotion des ressources naturelles et culturelles du pays.
Les secteurs clés et leurs besoins en ressources humaines
a) Agriculture et ressources naturelles :
L’agriculture emploie près de 80 % de la population active à Madagascar.
Cependant, il s’agit souvent d’une agriculture de subsistance avec des rendements faibles, ce qui limite le développement économique global du pays.
Les besoins en ressources humaines dans ce secteur incluent la modernisation des pratiques agricoles, l’introduction de techniques agricoles plus productives, et le développement de filières agroalimentaires pour accroître la valeur ajoutée des produits agricoles.
La gestion durable des ressources naturelles est également cruciale, étant donné la richesse de Madagascar en termes de biodiversité.
Il existe un besoin important de compétences en gestion environnementale, en agroécologie, en sylviculture durable, et en protection des écosystèmes pour concilier développement économique et conservation des ressources naturelles.
b) Industrie extractive et énergie :
Le secteur minier (nickel, cobalt, saphir, or, etc.) joue un rôle croissant dans l’économie malgache.
Ce secteur requiert des compétences techniques spécifiques, notamment en ingénierie minière, en gestion des ressources, et en sécurité industrielle.
La demande de travailleurs qualifiés dans ces domaines est élevée, car la main-d’œuvre locale est souvent insuffisamment formée pour répondre aux exigences techniques de ce secteur.
Le développement des énergies renouvelables, en particulier l’énergie solaire et hydroélectrique, est également une priorité pour Madagascar afin de pallier les défis énergétiques auxquels le pays fait face.
Les besoins en ressources humaines se concentrent sur la formation d’ingénieurs en énergies renouvelables, de techniciens en maintenance et d’experts en gestion de projets énergétiques.
c) Tourisme :
Madagascar est une destination prisée pour ses paysages uniques, sa faune et sa flore endémiques.
Cependant, le potentiel touristique du pays reste sous-exploité en raison d’infrastructures insuffisantes et d’une promotion internationale limitée.
Les besoins en ressources humaines dans ce secteur incluent la formation dans les métiers du tourisme, la gestion hôtelière, la promotion du patrimoine naturel et culturel, ainsi que le développement de compétences en langues étrangères pour améliorer l’expérience des visiteurs.
d) Technologie de l’information et communication (TIC) :
Le secteur des TIC est en pleine expansion à Madagascar. Le développement des infrastructures numériques et l’essor de l’externalisation des services (notamment les centres d’appels et la programmation) génèrent une demande croissante de professionnels qualifiés dans ce domaine.
Les besoins en ressources humaines incluent des compétences en ingénierie logicielle, en développement web et mobile, en cybersécurité, et en gestion de réseaux informatiques. Le développement des TIC offre également des opportunités d’emplois pour les jeunes diplômés dans un secteur dynamique et en pleine évolution.
e) Santé :
Le système de santé malgache fait face à de nombreux défis, notamment le manque de personnel qualifié, l’insuffisance des infrastructures, et la difficulté d’accès aux soins pour une grande partie de la population.
Les besoins en ressources humaines sont particulièrement criants dans les régions rurales où les services de santé sont rares. Le pays nécessite un plus grand nombre de médecins, d’infirmiers, de sages-femmes, mais aussi de spécialistes dans des domaines tels que la chirurgie, la pédiatrie, et les maladies infectieuses.
En outre, la formation continue du personnel de santé est cruciale pour assurer une réponse adéquate aux épidémies (comme la peste, le paludisme, ou plus récemment la COVID-19) et pour améliorer la qualité des soins de manière générale.
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