« La vision des ressources humaines au Ghana s’inscrit dans une dynamique de transformation nationale où le capital humain est perçu comme le principal levier du développement économique et social. Dans un contexte de mondialisation, de digitalisation accélérée et d’évolution rapide du marché du travail, le Ghana a compris que la richesse d’un pays repose avant tout sur la qualité, la compétence et la motivation de ses citoyens.
L’ambition est claire : bâtir un système de gestion des ressources humaines performant, inclusif, durable et capable de soutenir la croissance à long terme du pays. 

Cette vision repose sur des politiques publiques fortes, une gouvernance transparente et une implication accrue du secteur privé dans la formation et la valorisation des talents. 

La vision des ressources humaines du Ghana repose sur une ambition claire : faire du capital humain le moteur principal de la transformation économique et sociale du pays. Cette stratégie vise à créer un écosystème RH moderne, digitalisé, équitable et orienté vers la performance.

En misant sur la formation, la parité, la gouvernance, la digitalisation et la motivation des talents, le Ghana s’inscrit résolument dans la dynamique des économies africaines les plus tournées vers l’avenir. Le défi, désormais, sera de transformer cette vision en actions concrètes, de garantir la cohérence des politiques publiques et d’assurer la participation de tous les acteurs – État, entreprises, universités et société civile – à la construction d’un capital humain robuste et durable.

Ainsi, le développement des ressources humaines au Ghana n’est pas seulement un enjeu de productivité, mais bien une véritable stratégie nationale de prospérité partagée, fondée sur la confiance, la compétence et la créativité. »

 

-1-Contexte et enjeux actuels

Le Ghana, souvent considéré comme un modèle de stabilité politique en Afrique de l’Ouest, fait face à plusieurs défis majeurs sur le plan des ressources humaines. 

Le premier d’entre eux est la jeunesse de sa population : plus de la moitié des Ghanéens ont moins de 25 ans, ce qui représente à la fois une opportunité et un défi. Le marché du travail doit être capable d’absorber cette main-d’œuvre jeune, souvent bien formée, mais parfois peu adaptée aux besoins réels des entreprises.

Le taux de chômage, notamment chez les jeunes, demeure préoccupant. À cela s’ajoute un déséquilibre entre les zones urbaines et rurales : les grandes villes comme Accra, Kumasi ou Takoradi concentrent la majorité des emplois formels, tandis que le reste du pays dépend encore fortement du secteur informel et de l’agriculture.

Le pays doit également faire face à un déficit de compétences techniques et managériales dans certains secteurs stratégiques : industrie, technologies, santé, éducation, ingénierie. Par ailleurs, la concurrence internationale pour attirer les talents ghanéens accentue le phénomène de “fuite des cerveaux”, privant parfois le pays de ressources humaines qualifiées.

Enfin, la digitalisation constitue un tournant majeur pour la fonction RH. Le Ghana s’efforce d’adopter de nouveaux outils de gestion des talents, d’analyse de la performance et de formation en ligne, afin d’améliorer l’efficacité et la transparence de la fonction RH dans les secteurs public et privé.

 

-2-La vision stratégique 

La vision des ressources humaines au Ghana repose sur une conviction : la transformation économique et sociale du pays ne peut réussir sans une politique ambitieuse de développement du capital humain.
Cette vision s’articule autour de six axes majeurs :

a) Le capital humain

Le Ghana entend placer le développement des compétences au cœur de sa stratégie de croissance. Le pays souhaite passer d’une économie basée sur les ressources naturelles à une économie fondée sur la connaissance, l’innovation et la valeur ajoutée locale.
Les ressources humaines doivent être considérées non pas comme un coût, mais comme un investissement stratégique.

 La formation, l’éducation, la recherche et la gestion des talents deviennent ainsi des priorités nationales.

b Une main-d’œuvre compétente

L’un des enjeux majeurs du Ghana réside dans la répartition inégale des compétences. Les zones rurales souffrent d’un manque d’enseignants, de médecins, de techniciens et de cadres formés.
L’objectif est donc de garantir une distribution équitable des talents sur le territoire, à travers des politiques incitatives, une meilleure planification RH et une formation adaptée aux besoins spécifiques de chaque région.
Cette approche permettrait d’améliorer la productivité nationale tout en favorisant une croissance inclusive.

c) La digitalisation RH

La digitalisation transforme profondément les pratiques RH au Ghana. Les entreprises ghanéennes, notamment dans les secteurs de la finance, des télécommunications et de l’énergie, investissent dans des systèmes d’information RH (HRIS) et dans des plateformes numériques pour la gestion des carrières, la formation à distance et l’évaluation des performances.
L’intégration de l’intelligence artificielle, de l’analyse de données et de la gestion électronique des talents permet de moderniser les processus, d’optimiser la prise de décision et d’accroître la transparence.
Le gouvernement soutient également cette évolution par des programmes de transformation numérique visant à développer les compétences digitales de la population active.

d). L’inclusion

L’un des piliers fondamentaux de la vision RH du Ghana est l’instauration d’un environnement de travail inclusif et équitable. 

Les autorités encouragent la parité hommes-femmes, la diversité culturelle et la non-discrimination dans le recrutement et la promotion professionnelle.
Les femmes occupent désormais des postes de responsabilité dans l’administration, les entreprises et les organisations publiques. Des politiques d’égalité de genre et de représentation équilibrée visent à renforcer cette dynamique d’ici 2030.

e). Le bien-être

Un personnel motivé, en bonne santé et bien encadré constitue un moteur essentiel de la performance nationale.
Le Ghana cherche à renforcer les politiques de santé au travail, la prévention des risques professionnels et le développement d’environnements de travail favorables à l’épanouissement professionnel.
Les stratégies de motivation du personnel (formation, reconnaissance, conditions de travail améliorées, politique salariale plus juste) sont devenues un levier incontournable de fidélisation des talents.

f). La planification 

Enfin, la vision ghanéenne des ressources humaines repose sur une meilleure gouvernance du système RH.

 Le pays souhaite instaurer une planification à long terme, basée sur des données fiables et une anticipation des besoins en compétences.
L’État, les entreprises et les institutions de formation doivent collaborer pour identifier les secteurs porteurs, définir les profils requis et adapter les cursus aux réalités du marché du travail.

 

-3- Les objectifs à moyen et long terme

Les priorités du Ghana en matière de développement des ressources humaines s’articulent autour de plusieurs objectifs concrets :

  • Réduire le chômage des jeunes en favorisant l’entrepreneuriat, la formation professionnelle et l’acquisition de compétences digitales.
  • Moderniser la fonction RH dans le secteur public, en digitalisant la gestion des effectifs, la rémunération et le suivi de la performance.
  • Améliorer la qualité de l’éducation et de la formation continue, pour aligner les compétences sur les besoins économiques réels.
  • Atteindre la parité hommes-femmes dans les postes de direction d’ici 2030.
  • Créer une culture de gestion des talents, axée sur la performance, la reconnaissance et la mobilité interne.
  • Renforcer les capacités institutionnelles en matière de planification et de gouvernance RH.
  • Encourager la rétention des talents à travers des politiques de motivation et d’incitation salariale adaptées.

Malgré cette vision ambitieuse, plusieurs défis demeurent. Le principal est lié au financement insuffisant des politiques publiques RH, notamment dans les secteurs de la santé et de l’éducation. Les infrastructures de formation restent inégales et la qualité de l’enseignement varie fortement entre les régions.

Un autre défi concerne la coordination institutionnelle : les programmes de développement des compétences sont parfois dispersés entre différents ministères et agences, ce qui nuit à la cohérence globale des politiques RH.

Le manque de données statistiques fiables sur le marché du travail constitue également un frein à la planification efficace des effectifs.
De plus, la fuite des talents qualifiés vers d’autres pays africains ou occidentaux prive parfois le Ghana de compétences clés, notamment dans les domaines de la santé, des technologies de l’information et de l’ingénierie.

Enfin, la résistance au changement au sein de certaines organisations publiques, combinée à un déficit de formation des cadres RH, limite la mise en œuvre rapide des réformes.

Pour concrétiser pleinement sa vision, le Ghana doit poursuivre ses efforts selon plusieurs axes :

 

  • Mettre en place un plan national intégré de développement des ressources humaines, englobant tous les secteurs clés : santé, éducation, industrie, agriculture, services.
  • Investir massivement dans la formation continue et le développement des compétences, en particulier dans les domaines techniques et numériques.
  • Investir massivement dans la formation continue et le développement des compétences, en particulier dans les domaines techniques et numériques.
  • Encourager les partenariats public-privé, notamment pour la formation professionnelle, le recrutement et la modernisation des processus RH.
  • Digitaliser l’ensemble des processus RH : recrutement, gestion de la paie, suivi des performances, plan de carrière, etc.
  • Promouvoir la diversité et l’inclusion à travers des politiques concrètes et mesurables.
  • Valoriser les métiers liés aux ressources humaines, en renforçant les formations universitaires et professionnelles dédiées à la gestion RH.
  • Améliorer les conditions de travail et la reconnaissance professionnelle pour retenir les talents.
  • Renforcer la collecte et l’analyse des données RH, afin de fonder la prise de décision sur des indicateurs précis et actualisés.

 

-4- Tableau de Statistiques RH au Ghana

 

Indicateur Valeur / Pourcentage Année Remarques
Taux de participation de la population active (15 ans et plus) Environ 70,6 % 2022 Forte implication de la population dans le marché du travail
Répartition sectorielle de l’emploi : services / agriculture / industrie Services 41 %, Agriculture 40 %, Industrie 19 % 2022 Le secteur des services devient dominant
Population active jeune (15-24 ans) Environ 2,7 millions 2022 Représente un potentiel de main-d’œuvre important
Population active adulte (25 ans et plus) Environ 11,8 millions 2022 Noyau principal de la force de travail nationale
Taux de chômage des jeunes Environ 19,7 % 2023 L’un des défis majeurs pour les politiques RH
Objectif de parité hommes-femmes dans les postes de décision 50 % d’ici 2030 2024 Forte volonté politique en faveur de l’égalité
Taux d’emploi dans le secteur informel Près de 70 % 2023 Nécessite une formalisation accrue du travail
Accès à la formation professionnelle postsecondaire Environ 35 % des jeunes diplômés 2024 Croissance rapide des centres techniques
Adoption de systèmes RH numériques dans les entreprises privées Environ 45 % 2025 Forte progression de la digitalisation RH
Taux de migration des compétences qualifiées (brain drain) Environ 12 % des diplômés supérieurs 2024 Enjeu majeur pour la rétention des talents